Mais il y a ces mots.
Dépourvus de sens à mes yeux.
Ceux-là ne lui correspondent tellement pas que je ne vois pas ce qu'ils font, tapés (oui j'ai bien dit "tapés") à l'encre noire, sur cette page blanche. D'ailleurs elle n'est pas blanche cette page. Elle est grise. Grise de méchanceté.
Je ne comprends pas.
Je voudrais avoir la feuille sous les yeux, en faire une photocopie, en citer quelques passages précis ici.
Oh ce qu'il dit de moi est très flatteur.
Je serais "supérieurement intelligente" et aussi "cultivée" et j'aurais une sorte de grande "maturité de longue date". Cela a dû LEUR plaire puisqu'IL n'a cessé de me le répéter ce midi.
Celui qui a écrit cela sur moi a également fait l'un des deux rapports Lui correspondant.
C'est le "moins pire". Les mots sont quand même moins durs.
Mais ne pas dissocier tendresse et sexualité, être incapable d'avoir une relation avec des adultes, n'être qu'une éternelle adolescente, non non non. Cela n'est pas Elle.
De toutes façons, je trouve ça impensable qu'une homme puisse dire tout cela d'un autre.
Où sommes nous ? Que sommes nous devenus ? Comment a-ton pu en arriver là ?
Je ne parle pas de nous deux. Non, pas du tout. Je parle de l'être humain en général. Je parle du monde.
Il est possible, aujourd'hui, en 2006, dans ce monde, de dire de quelqu'un qu'il est troublé sexuellement, qu'il a "de gros problèmes dans sa tête et dans son corps" ? (il faut déjà être drôlement orgueilleux et n'avoir aucun recul sur soi-même pour dire quelque chose comme ça).
Quand IL m'a dit cela, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à son joli corps. De revoir mes mains l'apprendre par coeur, mes mains chercher les siennes. De revoir ses yeux, emplis à la fois d'une si grande force et d'une si grande fragilité.
Ma si belle femme qui était là, devant moi.
Qui me souriait, me parlait, m'écrivait, qui faisait tout pour me comprendre, tout pour me rendre heureuse.
Qui n'a jamais songé qu'à une seule chose : faire mon bonheur.
Aujourd'hui j'en pleurerais de lire de tels mots à son sujet. Car c'est tellement injuste pour quelqu'un de si tendre et aimant, de si dévoué et respectueux, de si courageux et intelligent.
Ce n'est pas Elle qui est un monstre, non, Elle, Elle est un bel oiseau, blessé comme celui qui cogne son petit crâne tout chaud aux brindilles si dures du nid, fort comme l'aigle qui déploie ses ailes vigoureuses, magique comme le phénix qui renaît de ses cendres, et tout simplement libre comme un goéland, ceux dont on admire le vol, allongés sur le sable.
Non, ce n'est pas Elle qui est un monstre. Mais ceux sont eux les monstres.
Comment est-ce possible de dire de pareilles choses d'un être humain ?
Comment est-ce possible de lui souhaiter malheur et enfermement ?
Comment est-ce possible de se dire croyant, d'assister à la messe chaque dimanche, d'aller communier, et de créer tant de mots, et de lieux, et de manières de détruire un être humain ? Un être comme nous le sommes tous. Pourquoi certains auraient-ils le droit de faire subir un pareil sort à un égal ?
Si Elle est un monstre, alors que sont-ils ?
Tu n'es pas un monstre mon amour.
Tu n'as jamais été un monstre et ne le deviendra jamais.
Oh mon amour, suis-je donc la seule à te connaître et à savoir combien ton coeur est pur, fragile et sensible, comme du cristal ?
Pardonnons-leur mon Amour, ils ne savent pas ce qu'ils font.
Commentaires :
Re: Accroche-toi
c'est très important
et ce que tu dis là j'aurais pu l'écrire aussi.
merci merci à toi aussi de continuer à croire en la puissance de l'amour.
:-)
Et-si-je
Accroche-toi
pour leur prouver qu'ils ont tord
de vous torturer, de vous démolir,
de vous juger, et ...
les lois, les règles, les religions,
ont été créées par les hommes,
ceux-là même qui se croient tout
puissants grâce à la justice.
Mais l'amour, heureusement,
est plus fort, moins hypocrite,
plus tolérant, moins pointilleux.
Accroche-toi à cet état d'esprit de conquérante,
Accroche-toi à ce que tu crois et que tu ressens,
Ne te laisse pas démonter par les règles qui n'ont
été édictées que par des gens qui se sont, un jour,
sentis au dessus de tout et qui ont pris le pouvoir,
et font tout pour le garder.
Garde la tête haute ma belle, et n'oublie pas que c'est ce que tu ressens qui est le plus important.
Ecoute ton coeur qui bat pour elle.